PREMIER VRAI BAISER
Un avant-goût de mon prochain livre :
"Les amours d' Èmeline"
Amours allant de ses 14 ans à ses 55 ans.
Premier texte : "PREMIER VRAI BAISER"
Èmeline, jeune collégienne lyonnaise, a quatorze ans. Elle passe ses vacances d'été chez ses grands-parents dans la campagne bressane.
Pour les noces d'une cousine, sa mémé lui confectionne une robe en organdi blanc dont la ceinture s'orne à l'avant, d'une rose en tissu jaune. Un serre-tête de même étoffe et fleuri à l'identique compléte la toilette. La longueur du vêtement ne cache pas ses mollets galbés que des chaussures à petits talons mettent en valeur. Èmeline se plaît bien ainsi et elle est ravie d'aller à ce mariage qui dure au moins deux jours dans ces contrées ! Puis, on lui a assuré qu'il y aurait beaucoup de jeunesse.
Son cousin préféré, de deux ans son aîné sera son cavalier.
Dans le cortège qui suit les futurs époux de la mairie à l'église, Èmeline, au bras de son cousin, avançant pas loin derrière la mariée, admire celle-ci dans sa longue robe de tulle blanc évasée, nimbée de voile ! Mais elle guigne également le jeune homme marchant devant elle aux côtés de sa cousine qu'elle envie d'avoir un tel cavalier ! Il doit avoir au moins … dix huit ans ! Il est assez grand, brun et charmant . Quand elle remarque qu'il se retourne souvent pour la regarder à la dérobée, elle se met à faire l'intéressante, riant plus fort aux drôleries de son cousin, parlant plus haut …
Chouette ! Dans l'église il s'assoit dans un rang pas très éloigné de celui où elle s'est installée. Durant la cérémonie, elle et son cousin pouffent à tout bout de champ, ce qui fait tourner la tête du beau brun de leur côté et là il lui sourit plusieurs fois !
Après la célébration, tous les invités à la noce entrent au café du village prendre l'apéritif. Les jeunes se regroupent et Émeline fait plus ample connaissance avec l'élu de ses pensées … du jour ! Il s'appelle Jean-Pierre, a dix sept ans, souhaite devenir ingénieur et parait de plus en plus plaisant à la jeune fille.
Hasard ou pas, au repas, Jean-Pierre fait face à Èmeline. Si celle-ci choisit tel mets, il prend le même . Elle refuse le plat suivant, lui aussi !
Viandes et salades dégustées, une musique invite les convives à se dégourdir les jambes immobilisées sous la table depuis une bonne paire d'heures. Les jeunes gens se lèvent, s’empoignent et partent pour une farandole à l'extérieur... Jean-Pierre attrape la main d'Èmeline qui s'en trémousse encore davantage. Les regards qu'il lui lance lui procure une impression d'importance jamais éprouvée. Elle se sent femme ce jour-là et une femme qui plaît !
Un bal organisé dans une salle louée à cet effet, suit la fin des agapes. Ceux qui possèdent une voiture s'y rendent en auto, véhiculant ceux qui le désirent, les autres vont à pied. Les moins de vingt ans optent pour la marche. Sous un ciel éclairé par la lune, ils cheminent en chantant à tue-tête, guidés par Jean-Pierre qui connaît l’itinéraire. Il se tient toujours à quelques pas d'Èmeline. Comprenant ce qui se joue, le cavalier de celle-ci « lui redonne sa liberté » sans éprouver aucune jalousie, elle est comme une sœur pour lui. Quant à la cavalière de Jean-Pierre, plus âgée que lui, préfère les garçons plus vieux.
Quand ils arrivent, la fête bat son plein.
Jean-Pierre s'empare doucement de la main d'Èmeline, l'emmène au milieu des danseurs, la prend dans ses bras pour le slow. Ni l'un ni l'autre ne prononce une parole tant ils sont émus et c'est à grands regrets qu'ils se détachent quand la musique se tait. Toujours l'un près de l'autre ils participent aux jeux.
Èmeline tire sur sa première cigarette. La fumée, l'alcool, la chaleur et peut-être l'émotion lui tournent la tête, elle ne se sent pas bien. Son chevalier servant l’entraîne à l'extérieur. Il fait frais et Èmeline est bras nus, elle frissonne alors Jean-Pierre la serre doucement contre lui, pour la réchauffer et se met à l'embrasser … elle sent sa langue entrer dans sa bouche et tourner autour de la sienne ! Ses jambes, son corps s'amollissent mais son esprit fonctionne à toute vitesse. Elle s'interroge, a honte, s' enorgueillit tout en complexant car jamais on ne l'a ainsi embrassée. Elle se demande comment répondre à ce baiser qui la dégoûte un peu mais elle se trouve si bien contre lui ! Doit-elle faire comme lui ?
Il réalise son manque d’expérience et lui apprend l'art d'embrasser, comme les adultes, comme au cinéma.
À la fin de ce tendre contact, étourdis, ils constatent qu'ils ne sont pas les seuls à être enlacés sous la voûte étoilée, bercés par la musique venant en sourdine de l'intérieur. Les mariés se tiennent à proximité. Ce romantisme bouleverse notre héroïne qui pense être tombée amoureuse de son compagnon.
Èmeline est contente et pourtant elle éprouve un petit regret de ne pas partir …
Nos deux tourtereaux passent l'après -midi ensoleillé à se balader, seuls, main dans la main dans la campagne des environs. Ils s'assoient parfois et bien sûr, s’embrassent. Maintenant elle sait s'y prendre ! Jean -Pierre lui murmure souvent : « Je t'aime » attendant qu'elle prononce les mêmes mots mais Émeline n'ose pas, ça la gêne ! Comme il insiste avec un air si malheureux, elle s'exprime alors … en anglais, ça sort mieux ! Il est un peu déçu bien sûr .
Pour la nuit, il doit aller dormir chez lui. Èmeline couche donc seule dans ce vaste lit où ils reposaient tous les deux la veille, entourés d'une bande de garçons et de filles. Elle revit, troublée, ces moments … puis s'endort.
D'assez bonne heure, il revient le lendemain et ils poursuivent encore quelques heures leur histoire d'amour. Puis il faut bien qu'elle retourne chez ses grands-parents ! Si lui, souffre de son départ, elle, au fond est ravie de rentrer, elle est lasse de ses continuelles embrassades et de ne pouvoir disposer de ses deux mains. Il en emprisonne toujours une dans les siennes !
Elle est morose de le voir tellement affligé aussi quand il lui demande son adresse elle lui confie de bon cœur.
Deux jours plus tard, elle reçoit une carte postale. Par gentillesse et flattée, elle lui répond aussitôt. Ils échangent une paire de lettres. Dans la dernière, Jean-Pierre écrit son désir de la revoir, projetant de venir …
Puis : plus aucune nouvelle !
Elle apprend que les parents de son amoureux ont mis le oh la à cette amourette, posant l'ultimatum :
« Ce sont les études, OU les filles ! »
Èmeline ne fut pas vraiment malheureuse, elle apprécie tant les vacances chez ses grands-parents qui lui permettent d'aller danser au bal du village et des bourgs avoisinants.
Très vite, elle oubliera son professeur de baisers !